Brève histoire critique de la gauche depuis les années 1960

Pourquoi et comment l’ensemble de la gauche a fini par accepter le cadre idéologique et institutionnel du néolibéralisme.

 

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26 décembre 2019

Inutile de tirer sur l’ambulance, la gauche se meurt. Cependant, en dehors de ses organisations politiques et syndicales, son idéologie est encore très présente au cœur du bloc dominant, et d’une partie du bloc dominé. Il importe donc d’en comprendre la logique et les ressorts. Et pour commencer, d’en rappeler la trajectoire au cours des soixante dernières années.

La gauche actuelle, toute la gauche, à l’issue d’un processus qui a débuté dans les années 1960, partage désormais l’essentiel des bases idéologiques du libéralisme politique (voyant l’État souverain comme principale menace sur les libertés et le progrès social), et celles du néolibéralisme dans son versant idéologique et institutionnel. Même les partis dont la logique étaient antagoniste, à l’origine, à cette idéologie, comme le Parti communiste. Au point que la distinction entre gauche « radicale » et gauche « classique » ne porte plus que sur des détails (fonctionnements d’appareils, sociologie des adhérents et des électeurs, implantation géographique…) et des postures revendicatives (un anticapitalisme qui semble plus s’adresser au capitalisme du XIXe siècle, un vocabulaire révolutionnaire, des logiques libertaires, etc.). Lorsqu’on parle de la gauche « radicale », on parle des organisations politiques (partis, mouvements) de la gauche en dehors du Parti socialiste et du Parti communiste, c’est-à-dire pour l’essentiel, des organisations libertaires, des partis trotskystes et des principaux mouvements écologistes.

Il est possible de présenter crûment mais objectivement l’idéologie de la gauche radicale comme le versant progressiste des institutions néolibérales. Il ne s’agit naturellement pas de confondre son discours et ses propositions avec ceux d’un Alain Minc ou d’un Jacques Attali. Mais si la gauche radicale présente une critique acerbe du contenu des institutions néolibérales et des effets produits par ce contenu, elle le fait néanmoins en soutenant l’idée que si ce contenu est mauvais, les institutions de la mondialisation, elles, sont bonnes et pourraient devenir le vecteur d’un contenu progressiste et positif. Ce point est bien sûr essentiel.

Car il se trouve justement que la puissance renouvelée du capitalisme sous sa forme néolibérale réside dans une innovation très puissante, à savoir les institutions supranationales, et pour ne citer que les principales, l’Union européenne, l’OMC, le FMI, la Banque mondiale, l’OCDE et l’OTAN. Des institutions très contraignantes, au point qu’elles évident, contournent et supplantent la souveraineté des nations, échappant par conséquent à tout contrôle démocratique. Ces institutions constituent le pilier stratégique et « politique », ou plutôt antipolitique de la mondialisation néolibérale. Elles interdisent juridiquement[1] aux nations tout retour en arrière sur le principal fait d’arme du néolibéralisme, à savoir la dérégulation commerciale et financière[2].

La gauche radicale fait donc vivre l’idée que ces institutions, et en particulier l’Union européenne, pourraient avoir un contenu antilibéral et progressiste. Elle dit en effet du développement de cette dernière qu’il amoindrirait les risques de dérive « totalitaire » des États et les principaux risques de guerre puisque l’UE s’attaque à la souveraineté des nations et à l’autonomie politique des États-nations. Car pour la gauche radicale, la nation et l’État sont essentiellement des dangers, notamment à l’encontre des libertés individuelles et de la paix. Comme la droite nationaliste, la gauche radicale réduit la nation à un concept identitaire, et belliciste de surcroit. Par ailleurs, elle considère que l’État n’est qu’un instrument aux mains de la bourgeoisie contre les classes dominées, qu’il ne peut être que cela, et que sa dynamique naturelle le conduit fatalement vers le « totalitarisme ». Par conséquent, et pour aller vite, l’horizon d’attente de la gauche radicale est la suppression des États et l’effacement des nations. Son but n’est donc ni la conquête ni le contrôle de l’État. La démocratie à travers la question de la citoyenneté, c’est-à-dire du pouvoir collectif des citoyens à diriger l’État, ne l’intéresse pas. Ce faisant, elle est donc une force antipolitique. Son action vise à dépolitiser les principaux sujets habituellement traités à travers la question de l’État, de sa conquête et de son contrôle, à savoir la politique économique, les questions sociales et environnementales, la défense des classes populaires, la place des partis politiques et des syndicats, etc. Elle remplace toute réflexion et toute action visant à agir politiquement sur ces questions par une multitude de discours et d’initiatives occupant un territoire individualiste et moral : la « contre-culture », les pratiques « alternatives », les droits des « minorités » (femmes, immigrés, minorités sexuelles, minorités religieuses, délinquants, fous, enfants, chômeurs, sans-papiers, vieux, jeunes, etc.), l’autogestion, les « collectifs », etc.

C’est entre la fin des années 1950 et le milieu des années 1980 que s’est opérée l’essentiel des mutations idéologiques de la gauche. Les différentes tendances de la gauche renouvelée d’alors peuvent schématiquement se regrouper en trois groupes.

Le premier est un ensemble qui comprend des personnes de diverses origines politiques. Des technocrates passés par le Plan créé par Jean Monnet, tenants d’une sorte de « néolibéralisme de gauche ». D’ex-mendésistes comme Jacques Delors ou Michel Rocard. De jeunes politiciens radicaux et socialistes réformateurs ayant également fréquentés les nombreux clubs de réflexion politique modernisateurs comme l’emblématique Club Jean-Moulin, véritable pouponnière des néolibéraux de gauche. Les lecteurs de l’Express première manière ou du Nouvel Observateur. Tous ceux qui formeront bientôt la « deuxième gauche », son pôle syndical autour de la CFDT et les cadres et militants du PSU.

Le deuxième groupe est une nébuleuse qu’on qualifie souvent de « libérale-libertaire », foisonnante, voire disparate, prônant la contre-culture et les « alternatives », l’écologisme naissant, le régionalisme, l’autogestion.

Enfin, le troisième groupe est celui du renouvellement gauchiste et marxiste sous ses formes trotskistes et maoïstes, auquel on peut rajouter la continuation et le renouvellement de « l’ultragauche » libertaire, les situationnistes et le communisme de conseils. Des mouvements groupusculaires et éclatés, en scission permanente, mais qui ont temporairement vu débarquer des hordes de jeunes universitaires en rupture d’avec le PCF et d’autres, fraîchement politisés, s’étant emparés de la rhétorique marxiste en 68 et la portant en étendard de la contestation.

 

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Des logiques individualistes, moralisantes et antidémocratiques

Dans la première moitié des années 1970, tout ce qui renouvelle la gauche, jusqu’alors ouvriériste jusqu’à la caricature et la posture creuse, se sépare sans bruit des classes populaires. La thématique du Français moyen fait alors florès (Dupont-La-Joie, Superdupont, Reiser certes génial mais convergent, plus tard Le Splendide et les Bronzés, Charlie, etc.), supposé raciste, sexiste, aviné, stupide, veule, borné, antimoderne et entourloupé par la société de consommation, etc. L’écologie, naissante, se désintéresse du politique et encore plus de la démocratie, ce qui est toujours le cas pour sa très grande majorité. Tout pouvoir d’État est vu comme fasciste. La majorité électorale est vue comme ce qui permet la peine de mort et l’avènement du fascisme (ce qui est factuellement faux, mais pour être un bon idéologue, il faut être fâché avec l’histoire). Le droit paraît alors supérieur à la démocratie, le supranational supérieur au politique, la morale individuelle supérieure à la réflexion et la décision politique, etc. L’européisme fédérera tous ces nouveaux courants, le gaullisme disparaît à droite et le patriotisme à gauche (désormais pris comme un synonyme d’extrême-droite). Le récit frauduleux des passions nationales, causes des deux guerres mondiales, et le « tous collabos » lors de la Seconde guerre mondiale, désormais consensuel, vient légitimer l’abandon de la démocratie lors du virage des socialistes et de la montée en régime de l’emprise des institutions « européennes ». Ces questions ne sont donc pas que des points d’histoire, mais en disent long sur les mentalités collectives d’une large partie des classes éduquées de gauche, qui construisent bout par bout une légitimation ad hoc d’une haine de classe déboutonnée et d’un abandon décomplexé de la démocratie.

Après les évènements de mai 1968, la production idéologique de ces trois groupes s’est focalisée sur un certain nombre de thèmes représentatifs, thèmes qui se sont succédés et qui se sont transformés des années 1970 jusqu’à aujourd’hui :

1) La « contre-culture » avait été imaginée comme une manière radicale de subvertir en profondeur les bases du capitalisme. Un capitalisme désormais pensé non comme un système économique et un mode social de production, mais comme une société de consommation. Une société que l’on pourrait donc faire vaciller par des pratiques sociales anticonsuméristes. Une pratique d’ailleurs étrangement plus en phase avec les espoirs des classes éduquées en rupture générationnelle qu’avec les besoins et désirs des classes populaires ! Force est de constater l’échec absolu de ce projet. Si dans un premier temps, la prétendue subversion culturelle a quelque-peu « choqué le bourgeois », elle a également choqué les classes populaires, puis assez rapidement, n’a plus choqué personne ! Le capitalisme se révèle en réalité complètement indifférent pour ce qui est de vendre des cravates grises ou des piercings, des boutons de manchette ou des disques de punk…

2) La mise en avant des concepts de « forces vives », de « société civile », et encore de « société contre l’État » a contribué à la réactivation d’un concept typique de la pensée libérale classique, très révélatrice de l’air du temps depuis les années 1960. Une pensée qui prétend que les sociétés modernes peuvent être radicalement séparées de l’État, c’est-à-dire de ce qui les a fait naître en tant que telles. Or, il est notable qu’une telle pensée prend sa source dans l’individualisme, qui est la relation sociale spécifique du capitalisme.

3) Le régionalisme, puis la décentralisation, ont été présentées par la gauche radicale comme un synonyme automatique de démocratisation. Une affirmation plus que contestable, la démonstration n’ayant jamais été faite que la proximité d’un pouvoir soit un gage de démocratie.

4) Le fédéralisme et le mondialisme ont été théorisés comme une sorte d’internationalisme sans nation, pensées comme un futur politique nous libérant des dangers de l’État-nation, perçue par les gauchistes comme la vraie source des guerres et du totalitarisme. D’où la défense invraisemblable du chef d’œuvre institutionnel du néolibéralisme, l’Union européenne, mais aussi du « multilatéralisme » des traités internationaux de libéralisation du commerce et leurs institutions dédiées, contre la volonté et les intérêts des classes populaires. Quoiqu’il arrive, et quels qu’en soient les effets concrets, le « grand projet européen » ne doit en aucun cas être abandonné.

5) Depuis cinquante ans maintenant, la gauche, la gauche radicale et les écologistes initient et soutiennent d’innombrables pratiques et expériences qui se qualifient elles-mêmes « d’alternatives ». Elles prétendent s’inscrire en dehors du système actuel sur la seule affirmation de leurs valeurs morales, des valeurs écologiques, sociales, démocratiques, humaines… Dans les faits, elles passent bien souvent par des logiques de marché individualistes qui prétendent donc pouvoir corriger le marché par le marché, sorte de « marché alternatif », notamment avec le concept d’économie sociale et solidaire. La finance de marché ? Une chose technique et neutre, il faut privilégier la solidaire. Le commerce mondialisé ? Une bonne chose, il faut encourager le commerce équitable. Etc. En situation de concurrence, et bientôt même sous la menace de la limitation des subventions dès qu’il pourra y avoir une menace à cette sacro-sainte concurrence, on pose l’affirmation suivante : de bons usages du libre-échange et de la finance, de mauvais, tout le monde sur la même ligne de départ et que le meilleur gagne. Au consommateur citoyen de choisir dans cette mascarade tragi-comique de démocratie. On adore décerner des prix « Nobel » à l’inventeur du micro-crédit, à féliciter les organismes du commerce « équitable » qui restent sagement dans le moule libre-échangiste et consumériste (être citoyen actif désormais c’est regarder les étiquettes dans son supermarché et agir grâce à son cadi). A aider tout en contrôlant de près pour qu’ils ne provoquent pas de désordre concurrentiel les banques de la « finance solidaire ». A parler d’économie verte et de croissance durable, mais dans le cadre inchangé du nouveau capitalisme…

 

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Tout cela instille en permanence deux idées essentielles pour l’oligarchie : pas besoin de changer le système institutionnel de la mondialisation pour lui faire réaliser l’inverse de ce pourquoi il est fait. Ce cadre n’est donc qu’une coquille institutionnelle neutre que le progrès technique rend de toute façon inévitable. Il ne dépend que de nous et de notre sens moral pour faire aller ce cadre dans un sens positif. Le progrès social et environnemental n’est qu’une question de morale et de comportement, il ne tient qu’à nous de faire les bons gestes et d’encourager les bonnes pratiques. Pas besoin pour cela de descendre dans l’arène politique et de reprendre l’initiative à l’échelle nationale (inefficace et nauséabonde).

Sont toujours privilégiées les solutions individuelles et collectives (donc privées : individus, collectifs, associations, ONG, entreprises, tout sauf l’État national), locales et mondiales (où le citoyen n’a pas de prises politiques et démocratiques), de marché (labels, entreprises « éthiques », économie « sociale et solidaire », taxes incitatives, marché du carbone, boycott ciblé, etc.). Quant à l’État, il n’est tolérable qu’encadré par des règles qui lui échappent et qu’il ne contrôle pas en tant qu’État souverain, celles de la mondialisation et de l’Union européenne.

Ainsi, par cette logique, ne restent que des règles pensées comme universelles, et ne subsiste aucune décision politique imposant (par la « tyrannie de la majorité » !) une orientation unique à la société. Une société dont il faut d’ailleurs préserver la diversité plutôt que l’unité, et encore moins l’unité de décision (liberticide par principe !). La gauche est en réalité tout aussi néolibérale[3] que la droite. C’est la gauche de gouvernement qui a instauré le néolibéralisme en France en grand, après que Pompidou, Giscard et Barre aient timidement commencé le processus. C’est la gauche « radicale » qui a enchanté les institutions et la symbolique de la mondialisation avec l’alternatif et l’altermondialisation, n’appelant jamais à la sortie des institutions du néolibéralisme.

Cette logique désarme l’idée qu’il faille faire de la politique et s’emparer de l’État pour parvenir à changer réellement la structure économique et sociale globale. Le développement des mouvements associatifs qui s’inscrivent dans cette logique a été concomitant de la disparition de la gauche précédente, issue de l’après-guerre. Celle-ci se caractérisait par les présupposés inverses, qui exigent la transformation radicale ou le démantèlement du capitalisme par la conquête de l’État en recourant à des partis politiques de masse, afin d’instruire le rapport de force nécessaire.

Ces thématiques et ces concepts ont longuement infusés dans la société car parfaitement adaptés à l’air du temps individualiste, produit indirect de la démocratisation de l’enseignement secondaire et de l’émergence d’une nouvelle classe moyenne. La gauche toute entière est donc pour beaucoup dans la popularisation de ces pratiques « vertueuses », morales, individualistes et, finalement, dans la dépolitisation de la société. Car la gauche « radicale » fait bien partie de la gauche tout-court, possédant des points communs essentiels avec son idéologie, celle que le Parti socialiste a mis en œuvre à partir des années 1980. Si le Parti socialiste a fait de l’économie un simple sujet de gestion technique, prétendument « neutre », c’est bien au nom de la morale dépolitisante de la gauche, la même que celle qui fait des questions fondamentalement politiques de simples questions de morale (notre attitude ouverte face à « l’Autre », savoir privilégier les bonnes pratiques, faire preuve de compassion, vouloir le Bien, etc.). Et l’instrumentalisation du Front national, initié par François Mitterrand, a habilement aidé la dérive du débat politique vers le débat moral. Le Parti socialiste a stérilisé économie et politique en coulant sur elles la chape de béton des traités internationaux intouchables et des institutions européennes intransformables. Ayant réussi l’exploit, en quelques années, de dépolitiser l’économie et la politique elle-même, il n’a eu de cesse d’essayer de les remplacer par de la gestion, de la gouvernance et de la morale. Le Parti socialiste a lancé le thème de « l’exclusion sociale », prétendument causée par les droits des inclus et la fragilité personnelle des exclus, en lieu et place de la lutte politique contre l’exploitation capitaliste. Il a promu le recourt aux ONG, aux Resto du cœur et autres téléthons, en lieu et place du traitement politique de la question sociale[4]. Il a pris des mesures sociales minimalistes sous condition de ressources, réhabilitant l’assistance contre la logique de la Sécurité sociale universelle. Il a initié les « partenariats » public-privés, en lieu et place des services publics et de la lutte structurelle contre les inégalités sociales. Etc.

 

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Les bons sentiments et la société civile plutôt que l’État, ce « mammouth à dégraisser », cette structure crypto-totalitaire du passé, à sublimer dans la gouvernance mondiale et l’intégration européenne, telle pourrait être le précepte de la gauche depuis les années 1980. Et à chaque nouvelle crise, ses condamnations vertueuses des mauvais comportements qui les expliqueraient, comme discours systématique. La gauche renouvelée, incarnée pendant trente ans par la domination du Parti socialiste sur la gauche, confie l’économie aux forces du « marché », qui selon elle allouerait automatiquement et efficacement les ressources et ferait harmonieusement correspondre offre et demande, y compris sur le « marché de l’emploi ». Et pour ce qui relèverait encore de la société, la Morale doit régner en maître, le « care », l’assistance face au scandale de la pauvreté, l’ouverture à l’autre, la responsabilisation… Ce n’est en effet pas un hasard si une bonne partie du christianisme social est entré au Parti socialiste !

Telle est donc la pente néolibérale suivie par la gauche depuis plusieurs décennies, pente théorisée dans les années 1960 et 1970 par la gauche radicale et mise en œuvre par le Parti socialiste à partir des années 1980, après qu’il ait vaincu idéologiquement et électoralement le Parti communiste. « Néolibérale » en effet, puisque finalement très compatible avec les principaux axes du néolibéralisme et ses piliers institutionnels. Rappelons une dernière fois que la spécificité du néolibéralisme c’est de supprimer les processus démocratiques pouvant modifier la forme de l’économie, en encadrant les institutions politiques nationales par des institutions supranationales inatteignables aux rapports de force sociaux et politiques. C’est aussi la dérégulation commerciale et financière. Or, on l’a vu, la gauche moderne, malgré sa posture et sa rhétorique contestatrice, se coule parfaitement dans ce moule institutionnel. Et ce pour une raison simple : l’idéologie néolibérale est en partie issue de ses propres rangs. Quant à la droite, dont l’honneur avait été sauvé temporairement par le gaullisme, s’est depuis décrédibilisée en théorie comme en pratique. La défense de la démocratie politique et sociale et des intérêts structurels des classes populaires attend la formation d’un parti de gouvernement qui sorte radicalement de ces dérives multi-décennales.  Il ne pourra pas reprendre les réflexes idéologiques et les propositions programmatiques de la gauche des dernières décennies. La situation actuelle est inédite, il faudra faire du neuf. Et c’est urgent.

Notes

[1] Par des procédés encore plus rigides qu’une simple constitution, à savoir des traités multilatéraux constitutionnalisés, sorte de double verrou où il faut changer non seulement une constitution, mais encore des traités multilatéraux à l’unanimité.

[2] Division internationale du travail sur la base du moins disant salarial, fiscal, normatif, social, démocratique, environnemental, etc., financiarisation de l’économie nous faisant passer du capitalisme entrepreneurial au capitalisme actionnarial, financiarisation des budgets publics donnant comme seule solution technique au financement des déficits publics les marchés financiers et leurs réquisits, etc.

[3] Néolibérale dans le type de pensée qui ne pense la société que comme un agrégat d’individus et de collectifs libres coordonnés par le simple jeu de leurs interactions, sans politique et sans unité substantielle et instituée.

[4] Un traitement politique, c’est-à-dire sur la base de mesures structurelles de politiques économiques et du renforcement statutaire des salariés.

 

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